Journée Design et Territoire, 16 mars 2023

Programme de la journée
Matinée
Introduction et modération par Frédéric Frédout et Ronan Kerdreux
Stéphanie Hémon, designeuse, doctorante en sciences du design,
Gunther Ludwig, commissaire d’exposition
Camille de Toledo, écrivain
Anne Le Gars, designeuse, biomiméticienne
Ludovic Duhem, philosophe, artiste

Après-midi
Visite de l’école des Beaux-Arts de Marseille
Rencontre avec Francis Talin, responsable du pôle éducation à l’environnement — culture et développement social — du Parc national des Calanques, sur le chemin
du belvédère de Sugiton.

Depuis 2007, Stéphanie Hémon évolue dans le domaine du sport de pleine nature sur des projets de design d’espaces et de services ce qui l’a amené à interagir souvent avec les territoires. Parallèlement, son engagement pour l’éco-design renforce sa démarche de territorialisation du design en créant des liens et des dynamiques avec et entre les acteurs du territoire. Elle a travaillé avec plusieurs destinations touristiques d’Auvergne Rhône-Alpes ainsi qu’avec la ville de Grenoble, le Canton de Vaud (Suisse) et autres acteurs économiques de la région Rhône-Alpes.
En 2022, elle décide de démarrer l’écriture d’une thèse sur le design des territoires en Design et en Sciences de l’Information et Communication pour mieux comprendre les rôles du design et des designers dans la « fabrique » des territoires. Elle fait également partie du bureau de l’association design en recherche, le réseau des jeunes chercheurs en design en France. 

« Territoires et design : synergie entre les différents acteurs. » 
Depuis quelques années en France, les collectivités locales, les services de l’État, les associations et les entreprises mobilisent le design pour mieux associer les utilisateurs à la création d’un nouveau dispositif, un service ou équipement, ou pour produire des scénarios créatifs sur l’avenir d’un territoire ou d’une politique publique. Aux côtés des acteurs publics, une prestation de design se traduit généralement par une co-élaboration du projet avec les parties prenantes concernées : cadrage du sujet et de la problématique, co-conception des réponses avec les acteurs et usagers, expérimentation et amélioration des solutions.
Nous souhaitons nous intéresser à ce que signifie « faire participer » les acteurs du territoire dans le cadre d’une réponse à une commande publique afin de mieux comprendre comment les acteurs se coordonnent. A quels moments y a t’il participation, quelles sont ses modalités et quels acteurs sont impliqués ? 
Après avoir clarifié les notions de co-design et de design participatif, nous nous intéresserons aux formats de cette participation ainsi qu’aux documents et objets produits. En quoi le design fait changer les choses ? Quels sont les liens avec la prise de décision ? 

Formé en économie, histoire et histoire de l’art, Gunther Ludwig développe une activité d’écriture, de commissariat d’exposition en art contemporain avec un intérêt pour le territoire, le paysage, la mobilité, les enjeux des écologies (économique, sociale, environnementale…). Enseignant en histoire/théorie de l’art à l’ÉSAD Orléans, il coordonne le second cycle pour le DNSEP Design des Communs. Il a été chargé de mission à l’Institut européen des itinéraires culturels à Luxembourg, conseiller musées/arts plastiques à la Région Centre-Val de Loire, directeur du musée de l’objet – collection d’art contemporain Eric Fabre. Co-président de devenir.art, réseau des arts visuels en CVL, il est membre de l’association C-E-A.

Liga – cohabiter avec le fleuve 
Le programme mène une recherche sur et avec Loire, en articulation avec le design. Prenant en compte le bassin-versant comme un système complexe de milieux de vie(s), il postule la modification en profondeur de notre relation au vivant pour explorer les enjeux d’un renversement de l’attention : ré-apprendre à voir, ressentir, écouter ce(ux) qui ne parle(nt) pas comme nous, inventer d’autres récits et façons d’habiter. Le travail mené avec les étudiants et les outils du design s’appuie d’abord sur la notion de terrain et de contexte, au sens géographique mais aussi de présences et d’usages. A partir de la notion d’habitabilité, la recherche s’attache à favoriser observation, arpentage, expérimentation échelle 1, matériaux et savoir-faire. 

Camille de Toledo est écrivain, docteur en littérature comparée. Il enseigne les arts narratifs à l’Atelier des écritures contemporaines de l’ENSAV (La Cambre), à Bruxelles ; et l’écopoétique à l’Université d’Aix-Marseille. Il est l’auteur, notamment, de Le Hêtre et le Bouleau, essai sur la tristesse européenne (2009), Vies potentielles (2010), L’Inquiétude d’être au monde (2012), Le livre de la faim et de la soif (2017). Il a étudié l’histoire, le droit, les sciences politiques et la littérature.

En 2004, il obtient la bourse de la Villa Médicis. En 2008, il fonde la Société européenne des auteurs pour promouvoir “la traduction comme langue”. En 2012, il part vivre à Berlin après la mort de son frère, de sa mère et de son père. Engagé pour une reconnaissance juridique des éléments de la nature, il a orchestré le processus instituant des Auditions pour un parlement de Loire (2019-2020), avec le Pôle Art et Urbanisme, dont est sorti Le fleuve qui voulait écrire, récit de ce qu’il nomme “le soulèvement légal de la Terre”. Il a conduit parallèlement un cycle autour de l’enquête avec l’École urbaine de Lyon sous le titre : Enquêter, enquêter, mais pour élucider quel crime ? Son dernier roman Thésée, sa vie nouvelle, paru aux éditions Verdier à la rentrée 2020, a reçu le prix de la création de l’Académie française et le prix Franz Hessel. Dans Les potentiels du temps (2018) co-signé avec Aliocha Imhoff et Kantuta Quiros, il définit sa pratique artistique, qui entrelace narration et art, sous le terme d’“institutions potentielles”. 
Sa recherche porte sur ce qu’il nomme la “blessure” entre les encodages humains (la fiction, les langages, les récits) et le monde de la nature. C’est notamment en ce sens que sa thèse de doctorat portait sur le “vertige”. (Une histoire du vertige, de Cervantes à Sebald).
À propos du parlement de Loire : 
Le fleuve qui voulait écrire – Les auditions du parlement de Loire,  Camille de Toledo, éditions Les Liens qui Libèrent, 08/09/2021.


Anne Le Gars
Designer de politiques publiques et biomiméticienne. 
Formée à l’EESAB – site de Brest (master design de la transition), puis à l’ENSCI (en formation continue dans le master of science Nature-Inspired Design), Anne Le Gars accompagne aujourd’hui les acteurs qui fournissent un service public à repenser leurs usages et services par le design et la bio-inspiration. Actuellement designer de territoire, cheffe de projet innovations et transitions au sein du Ti HUB, cellule d’accélération des transitions du Service Tourisme (au sein de la Direction Tourisme & Patrimoine) de la Région Bretagne. 

Biomimétisme & Politiques Publiques, des liens pour des territoires résilients. 
À travers la présentation de projets aux contextes et échelles d’application différentes (le projet I.L.O sur la presqu’île de Caen avec le concours de la ville ; la co-construction des contrats de Destinations Touristiques pour la Région Bretagne), l’intention de l’intervention sera de passer en revue les différents niveaux d’intégration d’une pensée et des outils qui replacent le vivant au cœur des processus de conception pour un territoire, et de co-construction d’un territoire. 

Ludovic Duhem est artiste et philosophe. Il persiste à ne pas choisir et compte bien continuer à semer le trouble. Il est actuellement coordinateur de la recherche à l’ÉSAD Valenciennes. Pour apprendre mieux, il enseigne la philosophie de l’art et du design à l’ÉSAD Valenciennes et dans d’autres lieux comme l’ENSCI-Les Ateliers, l’ENSAV La Cambre ou les Universités de Lille et Valenciennes. Inquiet du monde tel qu’il va, ses recherches portent sur les relations entre esthétique, technique et politique au sein des enjeux écologiques contemporains. Le biorégionalisme, la mésologie et la philosophie du devenir et des relations le guident pour rétablir le lien au lieu et approfondir le sens de ce qui nous porte et nous importe. Son travail artistique s’attache aux paysages anthropisés et les tensions qu’ils créent, essentiellement par le dessin et la sculpture. Il expose régulièrement en France et à l’étranger. Il édite une revue graphique « L’organisation de la chute ». 

Crash metropolis. Design écosocial et critique de la métropolisation des territoires”
Ludovic Duhem présentera le livre Crash metropolis. Design écosocial et critique de la métropolisation des territoires (T&P, 2022). Il part du constat que le risque majeur de notre époque est celui d’un crash territorial total dont la cause principale est la métropolisation. Dans un premier temps, il s’agira d’expliquer ce qu’est la métropolisation, comment elle s’opère et les effets qu’elle provoque dans les territoires. Dans un deuxième temps, l’implication directe des designers, architectes, urbanistes et artistes dans la métropolisation sera mise en évidence pour comprendre leur responsabilité mais aussi et surtout les potentiels de « réhabitation » que ces pratiques peuvent porter à condition de changer le modèle dominant de « fabrique » des territoires. Les pistes formées par des pratiques déjà à l’oeuvre viendront donner les éléments concrets de la démétropolisation. Au passage, ce travail de « recherche-édition » richement illustré sera présenté dans ses enjeux visuels et graphiques en cohérence avec la critique de la colonisation des imaginaires autant que des espaces. 

Francis Tallin, visite commentée du Parc National des Calanques
Francis Tallin, visite commentée du Parc National des Calanques

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